d’où viendra la réforme de l’islam ?

Argument contre argument …

Aujourd’hui de nombreux penseurs s’attellent à citer des versets du Coran pour étayer leur argument afin de démontrer qu’une autre voie médiane ou modérée est possible en islam. En effet, si suffisamment de voix se font entendre, un changement est possible pour surmonter la tentation du terrorisme, mais ce bras de fer est une parole contre une autre, face à un verset, un autre peut facilement le contre-dire, le modéré butera toujours sur l’ intransigeant.

Il faudrait pouvoir proposer une vision qui soit capable de séduire suffisamment une majorité de fidèle dans le monde, mais le problème, c’ est qu'une simple interprétation personnelle du Coran ne soit pas suffisante pour faire adhérer l’ensemble de la Oumma, car une lecture n’en est qu’une parmi d'autre, et qui sera forcément remise en cause un jour, alors pour ne pas revenir en arrière, il faut aller au fond des choses : c’est l’esprit que nous devons réformer. La pensée est la matrice de toute chose, puisqu'elle oriente l’individu, et possède également les arguments pour défendre ce en quoi elle croit. La pensée également, ne se laisse pas influencer ou manipuler à sa guise, tandis qu’une idéologie ou une interprétation aussi puissante soit-elle, finit toujours par être détrôner par une autre, parfois plus dangereuse.

Si cela peut surprendre, le souffle nouveau tant attendu ne viendra pas de l’ intérieur de l’islam, mais de sa périphérie, il sera probablement influencé  par un  élément extérieur. la révélation le prouve, lorsque Muhammad a voulu réformer la société mecquoise, il a proposé un nouveau paradigme, une autre vision, l’islam, lorsque qu’il a été par la suite confronté au boycott et à l’adversité de la Mecque, l’envoyé a élargi son champ de vision, au delà de la cité, c’est à Médine qu’il trouva du soutien. Est-ce que les grands empires perses et byzantins s’attendaient-ils à ce que de simples bédouins deviennent si puissant ? Les compagnons, pensaient-ils un instant que les ennemis de l’islam, abou soufiane et ses descendants, porteraient cette religion au confins du monde ?

Aujourd’hui, nous ne regardons pas dans la bonne direction, nous sommes persuadé que réinterpréter les textes apportera une réponse, mais cette position n’arrangera pas forcement les choses, car cela revient à condamner les musulmans à s’enfermer dans leur religion.

Ce qui aura pour conséquence d’accentuer le communautarisme et l’ obscurantisme. C’est à dire l’effet l’inverse.

Est-ce que les grands savants universels de l’islam, à l’époque de son âge d’or, avaient t' ils trouvé la bonne interprétation ? je ne le pense pas, leur secret, c’était leur curiosité et leur ouverture d’esprit, ils ont simplement reconnu leur vulnérabilité en matière de connaissance, face à un monde nouveau qu’ils méconnaissaient et qui demandait des réponses tant concrètes que philosophiques. Des réponses que la religion n’apportaient pas forcement. C’est ce monde étranger qui a nourri et construit la civilisation arabo-musulmane telle que nous la connaissons. Alors Aujourd’hui, prétendre qu’une interprétation apporterait la bonne réponse, est un peu périlleux et insuffisant.

C’est cette posture que nous devons avoir de nos jours. L’islam est aujourd’hui parachevé comme l’a dit le prophète, nous ne pourrons donc ni vraiment apporter de nouvelles prescriptions, ni en retirer une, mais faire comme il l’a fait lui même : se construire notre propre vision du monde, en regardant simplement autour de soi, en essayant de comprendre, d’aimer et d’améliorer le monde qui nous entoure tel qui l’est. C’est cette ouverture d’esprit seule, qui apportera je pense naturellement un équilibre dans notre religion et dans notre paradigme, et mettra de l'ordre dans la manière d’ appréhender le monde, et de se comporter avec les hommes et les femmes.

Nul besoin de fatwa ou de jurisprudence, ce qui sauvera l’islam, c’est le monde lui même...